Bronchopneumopathie
chronique obstructive

BPCO et exacerbations, un frein quotidien au bien-être

La BPCO se caractérise par des symptômes non spécifiques et souvent négligés tels que la toux chronique, les expectorations et la dyspnée, qui évoluent de façon insidieuse ⁽¹⁾. Cette évolution peut être ponctuée d’exacerbations, c’est-à-dire d’épisodes d’aggravation des symptômes précités, nécessitant parfois des consultations imprévues ou des hospitalisations avec ajustement du traitement habituel ^{(1, 3, 4, 8)}.

En 2017, entre 107 000 et 170 000 séjours hospitaliers liés à la BPCO ont été enregistrés en France ⁽¹⁾. L’arrêt du tabac est l’objectif prioritaire quel que soit le stade de la maladie ⁽³⁾. Pour prévenir la progression de la maladie et les exacerbations, il est recommandé de vacciner le patient contre les virus respiratoires, de favoriser la pratique d’une activité physique régulière et de veiller à un bon état nutritionnel ; la dénutrition (IMC < 21), la maigreur ou la perte de poids ayant en effet un impact pronostique négatif ⁽³⁾. En parallèle, il convient de réévaluer à chaque consultation les techniques de prise des traitements inhalés ⁽³⁾. Après la mise en place des précédentes recommandations, le traitement médicamenteux repose sur les bronchodilatateurs ⁽³⁾.

En première intention, les bronchodilatateurs de courte durée d’action sont utilisés. En cas de dyspnée quotidienne et/ou d’exacerbations malgré leur utilisation pluriquotidienne, un traitement continu par un bronchodilatateur de longue durée d’action (BDLA), un ß-2- agoniste de longue durée d’action (LABA) ou un anticholi­nergique à longue durée d’action (LAMA) est nécessaire ⁽³⁾. Ce dernier étant privilégié en cas d’antécédents d’exacerbation ⁽³⁾.

En deuxième intention, si les symptômes persistent, une association thérapeutique peut être envisagée : deux BDLA (LAMA + LABA) en cas de dyspnée, seule ou associée à des exacerbations ; ou un LABA et un corticostéroïde inhalé (CSI) en cas d’exacerbations récurrentes sans dyspnée significative ⁽³⁾.

En troisième intention, une trithérapie (LAMA + LABA + CSI) peut être proposée si le patient a présenté une exacerbation sévère nécessitant une hospitalisation ou au moins deux exacerbations modérées dans l’année (nécessitant une antibiothérapie et/ou des corticoïdes oraux en cure courte) ^{(3, 9)}.

Sans prise en charge adéquate, les exacerbations accélèrent le déclin des fonctions pulmonaires, altèrent la qualité de vie, dégradent les comorbidités et sont associées à un taux de mortalité significatif ⁽³⁾.

Dr Yannick MUTOBOTO